L’espace entre deux index pourrait révéler un cancer, affirme une infirmière
Avec près de 46 363 cas en 2018 , le cancer du poumon se classe au 4ème rang des cancers les plus fréquents en France, indique l’Institut National de Cancer. Un diagnostic précoce est donc essentiel pour augmenter les chances de guérison de la maladie. Dans ce sens, une infirmière britannique a établi une thèse pour un dépistage basé sur les doigts. Circulant sur les réseaux sociaux, cette technique connue sous le nom du test de Schamroth, a suscité la curiosité et le scepticisme de nombreux médias dont le Huffington Post et Ouest-France.
Le cancer du poumon est l’un des plus meurtriers en France et évolue à une vitesse fulgurante. Ainsi, de nombreux scientifiques se penchent régulièrement sur la question pour trouver des moyens de dépister la maladie au plus tôt. Ces derniers temps, une présumée méthode de dépistage fait fureur sur les médias: “le test de Schamroth”. Entre allégations, avis d’experts et controverses, on vous en dit plus.
“Test de Schamroth” : Origine et principe
Le test de Schamroth a été mis en exergue par Emma Norton, une infirmière spécialisée en oncologie à l’hôpital BUPA Cromwell. Pour réaliser le test, il suffit de placer la partie supérieure des deux index l’une contre l’autre et de voir si un espace en forme de losange apparaît. Si c’est le cas, l’infirmière prétend que la personne est en bonne santé. Mais s’il n’y a pas d’espace, cela pourrait révéler une maladie grave.
“La plupart des personnes atteintes d’un cancer du poumon ne savent pas que leurs doigts se déforment jusqu’à ce qu’ils sachent spécifiquement les observer”, déclare-t-elle au Huffington Post. Selon la spécialiste “le test est utilisé par les professionnels de la santé comme une méthode complémentaire pour confirmer les résultats, mais vous pouvez également le faire vous-même, et cela ne prend que quelques secondes”.
En réalité, le test de Schamroth consiste à repérer un hippocratisme digital, en anglais “finger clubbing”. Ce dernier implique un élargissement de l’extrémité des doigts ou des orteils ainsi qu’un changement de l’angle à la base de l’ongle, indique le Manuel MSD. Généralement, cette déformation de l’aspect des doigts est causée par une augmentation de la quantité de tissu mou présent sous l’ongle. Ce mécanisme peut être en lien avec certaines maladies pulmonaires, cardiaques ou hépatiques. Mais parfois, l’hippocratisme est héréditaire et ne signale aucune maladie sous-jacente.
Avis d’experts
Bien qu’il serait particulièrement intéressant de trouver un test aussi simple permettant de déceler un cancer du poumon, les experts restent dubitatifs. Le centre britannique Cancer Reseach UK considère que ce symptôme ne concerne que 4 personnes sur 100 qui souffrent du cancer du poumon à petites cellules, et 3 personnes sur 10 atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules.
Par ailleurs, Laurent Plantier, pneumologue à Tours, a répondu à nos confrères de Ouest-France concernant la fiabilité de cette méthode de dépistage. “Deux tiers des patients qui ont des cancer ne présentent absolument pas ce signe. J’inviterai même les gens qui feraient le test et auraient le signe à se rassurer : ça ne prouve rien”, déclare-t-il. De ce fait, le médecin appelle à la prudence. “Le danger serait qu’ils négligent d’autres symptômes parce qu’ils n’ont pas d’hippocratisme digital”, ajoute-t-il. Dans ce sens, il recommande à toute personne qui présente les symptômes courants du cancer du poumon à consulter un spécialiste de la santé.
Les moyens de prévention du cancer du poumon
On ne cessera jamais de le répéter : mieux vaut prévenir que guérir. Pour réduire les risques de souffrir d’un cancer du poumon, il est judicieux de mettre en place certains moyens de prévention.
Arrêter de fumer
Le tabagisme serait la cause de plus de 80% des cancers du poumon. Par conséquent, on considère qu’un fumeur a 10 fois plus de risques de souffrir de ce cancer qu’un non fumeur. De ce fait, l’arrêt du tabac est le meilleur moyen de prévenir un cancer du poumon. A savoir que le tabagisme passif augmente également les risques de souffrir de la maladie.
Limiter l’exposition à des substances cancérigènes
Certaines personnes ont des métiers qui les contraignent à s’exposer à des substances cancérigènes. L’amiante, les goudrons de houille, les suies de combustion de charbon ou encore les aflatoxines sont autant de substances toxiques qui s’attaquent aux voies respiratoires.
Avoir une bonne hygiène de vie
Une bonne hygiène de vie dépend de trois facteurs clés : le poids, l’activité physique et l’alimentation. Ainsi, pour limiter les risques de cancer, il faut :
- Surveiller son poids et veiller à être dans les normes.
- Consommer plus de fruits et de légumes riches en antioxydants
- Faire une activité physique 2 à 3 fois par semaine