Non, il n’existe pas de fruit miraculeux pour prévenir le cancer

Publié le 24 janvier 2017

Le corossol est un fruit issu du corossolier, arbre originaire d’Amérique tropicale et d’Afrique, très apprécié pour son goût sucré et ses nombreuses vertus thérapeutiques. Riche en nutriments, il possède de nombreuses propriétés médicinales notamment la prévention de certains cancers. C’est la raison pour laquelle de nombreux phytothérapeutes et compagnies pharmaceutiques s’y intéressent.

Le corossol regorge de bienfaits

Ce fruit peut peser jusqu’à cinq kilos et mesurer jusqu’à trente centimètres ; son écorce verte est piquée d’épines et sa chair pulpeuse est blanche (attention aux graines noires elles sont indigestes). Sa forte teneur en glucides en fait un fruit sucré goûteux riche en fibre, en minéraux et en vitamine C qui facilite l’absorption de fer. Il est possible de le consommer en salade de fruits, en jus ou en sorbets, en veillant à bien le peler et retirer les graines.

Le corossol possède de nombreuses propriétés curatives grâce aux acides animés, aux vitamines et aux minéraux qui le composent et qui en font un allié thérapeutique naturel de taille. Le corossol permet de lutter contre l’insomnie, la dépression et les troubles nerveux. Il agit également comme un antibactérien efficace, un antifongique, et un stimulant pour le cœur. C’est également un puissant diurétique et un bon régulateur des fonctions de l’organisme utilisé pour nettoyer le foie et équilibrer le taux de glycémie dans le sang. Il agit aussi sur le plan digestif en facilitant le transit et en luttant contre les spasmes.

Les feuilles du corossolier, consommées en infusion, favorisent la digestion, soulagent la diarrhée et luttent contre les insomnies ; macérées dans de l’eau tiède, elles peuvent être utilisées comme un pansement pour soulager les brûlures.

Il n’est pas prouvé scientifiquement que le corossol prévient le cancer

Le corossol, appelé aussi graviola et guanabana a fait beaucoup parlé de lui depuis les années 2010 pour ses effets bénéfiques pour la santé, mais plus largement – et injustement – pour ses prétendues propriétés anti-cancer. Ce hoax, ou conclusion hâtive provient en réalité de conclusions faites suite à des études faites en laboratoires, sur des cellules souches in-vivo.

Le National Cancer Institute a effectivement démontré les effets d’un produit dérivé des extraits du fruit sur des cellules du pancréas, et observé le rôle inhibiteur sur le métabolisme des cellules malignes.

Une autre étude, menée cette fois par l’Université catholique de Corée du Sud a également démontré que les feuilles de corossolier peuvent neutraliser de manière sélective les cellules cancéreuses du côlon sans endommager les cellules saines, contrairement à la chimiothérapie qui vise toutes les cellules sans distinction.

L’Université PURDUE à Lafayette aux États-Unis a également démontré que ce sont essentiellement les feuilles du corossolier qui agissent le mieux contre les cellules cancéreuses particulièrement les cancers de la prostate, du pancréas et du poumon.

Correctif: face à ces affirmations, nous avons repris l’information relayée par de nombreux médias en affirmant à tort que le fruit pouvait être consommé en prévention du cancer, mais  la prudence reste de mise quand on sait que ces observations ont été effectuées in vitro et in vivo, et non pas sur des essais cliniques humains.

Attention également à le consommer avec modération, car ingéré en grande quantité, le corossol peut altérer la flore intestinale et entraîner des diarrhées ou de la constipation. Il est également déconseillé aux femmes enceintes et à celles qui allaitent, ainsi qu’aux personnes atteintes d’affections liées à la circulation sanguine.

En attendant les résultats d’autres recherches relatives au cancer qui s’annoncent prometteuses, il est recommandé de consommer du corossol uniquement pour ses bienfaits reconnus comme étant un fruit riche en vitamine C et en magnésium, pour des troubles exceptionnels de la digestion ou en cas d’insomnie.