Maladie de Verneuil (Hidrosadénite) : Cause, traitement naturel, symptômes
Tirant son nom du médecin qui l’a décrite, la maladie de Verneuil est une pathologie dermatologique aussi appelée l’hidradénite. Découvrez ses causes, ses symptômes et les traitements naturels pour soulager cette affection douloureuse qui peut toucher plusieurs parties du corps.
Cette maladie méconnue découverte au XIXème siècle est caractérisée par une inflammation chronique et suppurante de la peau des zones où il y’a des glandes apocrines, responsables de la sueur. Les endroits concernés ? Les régions ano-périnéales, les mamelons chez les femmes, l’aine et aussi l’arrière des oreilles.
Elle est à l’origine de 4,7% des suppurations de la zone ano-périnéale
Si la maladie de Verneuil est encore méconnue, c’est parce qu’elle est estimée à un cas pour 300, selon une publication de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie. Cette pathologie est pourtant responsable de 4,7% des suppurations [ndlr : écoulement de pus] de la région ano-périnéale, de l’anus au périnée. Bien que cette observation ne fasse pas l’unanimité, sa prévalence serait plus importante chez les femmes, qui peuvent être concernées par l’hidradénite aux aisselles tandis que les hommes sont plus touchés par la région ano-périnéale. Généralement, cette pathologie dermatologique survient après la puberté. La peau est un véritable indicateur de notre état de santé, c’est pour cette raison qu’il est important d’y faire attention.
Plusieurs facteurs sont en cause dans son apparition
Bien que liée aux glandes qui produisent la transpiration, cette maladie chronique n’est pas liée à un manque d’hygiène et l’infection microbienne est secondaire. Parmi les causes suggérées dans l’apparition de la maladie de Verneuil, l’hérédité mais aussi d’autres facteurs tels que le tabagisme ou un traitement au lithium qui pourrait, à titre exceptionnel, favoriser cette affection dermatologique. Elle est souvent longue à être identifiée et peut entraîner des risques liés au système cardio-vasculaire.
Quels sont les symptômes de la maladie de Verneuil ?
Les patients atteints par la maladie peuvent voir apparaître des nodules douloureux et des abcès dans les zones caractérisées par la présence de glandes apocrines. Bien que la cause soit encore partiellement connue, celle-ci pourrait être liée à une obstruction du follicule pilo-sébacé qui conduit à une inflammation. L’acné inversée est également un mot médical pour désigner cette pathologie. Selon le Dr Francine Velly-Mores, dermatologue, ces symptômes peuvent impliquer :
- Des nodules sous la peau, séparés les uns des autres ;
- Une douleur pouvant évoluer vers l’écoulement de pus (suppuration) ;
- L’apparition de plusieurs cicatrices disgracieuses ;
- Des lésions sous les seins, sur les fesses, au niveau de la zone périanale ou des creux axillaires ou encore sur la nuque.
Une dermatologue en dit plus sur cette pathologie
Annabel Maruani, professeur et dermatologue au CHU de Tours, renseigne sur cette pathologie pas encore complètement élucidée et qui toucherait de 1 à 4% de la population générale. Elle explique que cette dernière concerne particulièrement les femmes selon son expérience et qu’elle induit une dégradation de la qualité de vie, notamment sexuelle. Généralement, le diagnostic de la maladie est établi 5 ans après l’apparition de cette pathologie dermatologique qui peut être responsable d’un écoulement de pus. « Ce retard est quasi-inévitable. Le diagnostic est en effet clinique et au début de la maladie, lorsqu’il n’y a que 1 ou 2 lésions elles peuvent être confondues avec un furoncle, un abcès, une folliculite » précise l’experte. Elle ajoute que la honte que peuvent ressentir les patients peut conduire à un retard de consultation. « Ils ont du mal à montrer leurs lésions » indique la spécialiste de la peau. Alors que la maladie de Verneuil peut s’apparenter à un furoncle, cette affection peut toucher le visage et être particulièrement impressionnante.
En quoi consiste son traitement ?
Les formes modérées de la maladie de Verneuil sont souvent soignées avec des antibiotiques prescrits par un médecin. Lorsque les séquelles sont plus aggravées, elles peuvent nécessiter une intervention chirurgicale. L’objectif : retirer les lésions mais aussi les glandes apocrines pour éviter des symptômes récurrents. D’autres traitements sont utilisés lorsque les soins médicaux classiques n’obtiennent pas de résultats. Pourtant, ces derniers ne sont pas efficaces chez tous ceux qui sont atteints par cette affection douloureuse. «Nous savions que, parmi les personnes atteintes de la maladie de Verneuil, il y avait plus de fumeurs, plus d’obèses et plus de personnes atteintes de syndrome métabolique » conclut la spécialiste qui indique que cette pathologie est aussi courante que le psoriasis- une maladie dont les symptômes peuvent être soulagés par des remèdes naturels.
Quelles sont ses différentes formes ?
S’il est difficile de diagnostiquer précocement cette affection, c’est parce qu’elle progresse par poussées. De ce fait, l’évolution de la maladie de Verneuil comporte 3 stades, comme l’explique le Dr Velly-Mores. A son apparition, on observe un abcès unique ou multiple sans fistule. Ensuite, ces derniers récidivent avec des fistules et des cicatrices. A la troisième phase, il y’a récidive de ces suppurations et une hypertrophie des marques. Cela aboutit alors à une formation de galeries purulentes sous la peau. Cette pathologie n’évolue pas pour autant avec ces symptômes. Le docteur Jean Revuz, dermatologue et vénérologue à Paris explique que les formes très graves représentent 5% des cas tandis que les plus légères comptent parmi 60% des cas. « Cependant, si ces dernières formes moins graves sont considérées comme légères par le milieu médical, elles ne le sont pas par les patients » nuance-t-il.
Quid des traitements naturels ?
Aux premiers stades de la maladie, il peut être recommandé d’améliorer son alimentation et de veiller à s’hydrater suffisamment. Selon le Dr Pierre-André Becherel, dermatologue, « Le surpoids et l’obésité sont en effet responsables de frottements au niveau des plis du corps, ce qui pourrait favoriser l’apparition d’abcès purulents ». Des poussées inflammatoires peuvent également résulter du stress, dans ce sens, éviter les situations d’anxiété peut jouer un certain rôle, notamment grâce à la méditation en pleine conscience. Le tabagisme est également déconseillé car il pourrait figurer parmi les facteurs de risque de la maladie. Des astuces de grand-mère revues par le Dr Nancy Carteron, rhumatologue et immunologue aux Etats-Unis pourraient s’avérer bénéfiques pour atténuer les symptômes, bien que leur efficacité ne repose que sur des récits anecdotiques. Ces dernières impliquent :
- L’application de compresses tièdes pour soulager la douleur ;
- L’aloe vera bio pour apaiser l’inflammation ;
- La consommation d’aliments anti-inflammatoires tels que le curcuma, le gingembre, les fruits et légumes ou encore les céréales complètes.
Nos confrères de Medisite mettent également en avant certaines méthodes qui auraient fait leurs preuves, notamment le miel pour ses vertus cicatrisantes et antiseptiques, la fleur de matricaire qui favoriserait la maturité des lésions cutanées et accélérerait la cicatrisation et enfin, la propolis pour soulager la douleur en application locale.