Les maladies que vous pouvez attraper à cause de la semelle de vos chaussures
En rentrant à la maison, nous avons parfois tellement de choses à faire que nous n’avons même pas le temps de nous changer ou d’enlever nos chaussures. Or, cette habitude à l’apparence inoffensive est en réalité très néfaste pour votre santé. Dans cet article, nous ferons le point sur les maladies les plus courantes et les plus sérieuses qui risquent de vous atteindre, à cause de vos chaussures. Explications.
Une fois hors de votre maison, vous allez parcourir des centaines voire des milliers de mètres tout au long de la journée. De votre bureau, au restaurant, aux magasins…, vos chaussures entrent en contact avec une multitude de surfaces où prolifèrent une quantité infinie de bactéries, de microbes, de virus, etc. À chaque fois que vous y posez les pieds, la semelle de vos chaussures est contaminée par ces agents pathogènes et représente pour eux un moyen de transport qui les guidera jusqu’à votre maison.
D’ailleurs, une étude menée par l’Université d’Arizona a révélé que la surface extérieure des chaussures transportait pratiquement 420 000 bactéries différentes. Une autre étude réalisée par l’Agence des États-Unis pour la Protection de l’Environnement (US EPA) y a également détecté la présence d’un herbicide fortement acide et classé comme produit cancérogène par l’Organisation Mondiale de la Santé. De plus, les microbiologistes de l’Université d’Arizona ont découvert que 90% à 99% des bactéries accumulées sur vos chaussures en journée se déversent sur le sol de votre foyer.
Pour mieux vous convaincre de changer cette mauvaise habitude, voici les types de bactéries pathogènes que vous transportez dans vos chaussures et les maladies qu’elles peuvent provoquer.
Les principaux types de bactéries pathogènes transportées par la surface extérieure de nos chaussures :
– E. Coli :
L’Escherichia coli est l’une des bactéries les plus répandues dans l’environnement. Généralement non-pathogène, on la retrouve dans certains aliments et dans les intestins des animaux et êtres humains. Cependant, certaines de ses variétés sont très agressives et peuvent causer plusieurs maladies telles que la pneumonie ou autres maladies respiratoires, des diarrhées aiguës, des infections urinaires, etc. D’ailleurs en 2011, une épidémie causée par l’E. coli producteurs de Shigatoxines a éclaté en Europe. Cette infection s’accompagne de diarrhées, parfois avec saignements, douleurs abdominales, vomissements voire de colite hémorragique et peut se développer dans certains cas et provoquer le syndrome hémolytique et urémique (baisse des plaquettes, insuffisance rénale aiguë). Heureusement le taux de mortalité causé par cette infection ne dépasse pas les 1% en France.
– Klebsiella pneumoaniae :
Les maladies causées par cette bactérie sont multiples et dépendent la partie du corps contaminée. Elle est généralement à l’origine de maladies respiratoires, de pneumonies, d’infection de la circulation sanguine, de plaies, de plaies chirurgicales, de méningite et d’infection urinaire. Les symptômes d’une contamination à la Klebsiella pneumoaniae apparaissent généralement sous forme de fièvre, frissons, d’éruptions cutanées, d’étourdissements, d’une altération des capacités mentales, de toux, de présence de sang dans le mucus ainsi que divers problèmes respiratoires. Le danger de cette bactérie vient de sa résistance à une large gamme d’antibiotiques voire, dans certains cas, à tous les antibiotiques.
– Serratia ficaria :
C’est l’une des plus rares bactéries et atteint habituellement les patients dans des hôpitaux où une mauvaise hygiène ou une stérilisation insuffisante du matériel a été signalée. La Serratia ficaria est responsable d’environ 2% des cas d’infections nosocomiales (contractées dans le milieu hospitalier) de la circulation sanguine, des voies respiratoires inférieures, des voies urinaires, des plaies chirurgicales, de la peau et des tissus mous chez les adultes. Mais en se fixant sur les chaussures des visiteurs ou des patients, cette bactérie arrive à quitter l’hôpital et à contaminer d’autres milieux, provoquant ainsi une infection des voies respiratoires et urinaires.
– 2, 4-D :
De son nom entier, 2.4-Dichlorophenoxyacétique, le 2.4-D est un composé organique utilisé en agriculture en tant qu’herbicide qui s’attaque exclusivement aux dicotylédones (plantes). Or, selon l’OMS et le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), une exposition à cet acide expose l’être humain à un risque accru de cancer et peut même conduire à un lymphome non-Hodgkinien, un cancer qui naît dans les lymphocytes.
Pour conclure, enlever ses chaussures avant de pénétrer dans sa maison et bien se laver les mains après les avoir touchées sont des gestes de prévention essentiels, qui vous aideront à protéger votre santé et celle de votre famille, surtout si vous avez des enfants qui jouent sur le sol ou des bébés qui rampent puis portent leur main à leur bouche.