Sexomnie : ces personnes qui ont des relations sexuelles pendant leur sommeil

Publié le 15 mai 2021
MAJ le 15 novembre 2024

Durant le sommeil profond, il est possible de vouloir assouvir ses désirs érotiques. Si c’est le cas, nous faisons partie des personnes qui souffrent d’un trouble du sommeil hors du commun : la sexomnie. Celle-ci implique de faire l’amour pendant le sommeil profond, sans s’en rendre compte.

Relayées par Healthline et revues par le docteur Timothy J.Legg, les caractéristiques de ce trouble du sommeil impliquent d’avoir un rapport sexuel inconsciemment et cela est souvent lié au somnambulisme.

Le somnambulisme, le sommeil à parler et même le sommeil au volant sont tous des types de troubles du sommeil dont vous avez peut-être déjà entendu parler. Vous pouvez même en avoir expérimenté un ou plusieurs vous-même.

Nous pouvons faire l’amour pendant notre sommeil

Si cela paraît difficile à croire, il est possible d’avoir un rapport sexuel pendant une nuit de sommeil. Si c’est le cas pour vous, vous êtes atteint de sexomnie, qui comme le somnambulisme est un type de parasomnie, à savoir un trouble du sommeil. Ce comportement intervient entre deux phases de sommeil et peut être provoqué par exemple avant que l’on entre dans le sommeil paradoxal. Résultat : nous pouvons agir comme si nous étions réveillés alors que nous nous sommes abandonnés aux bras de Morphée. Les sexomniaques peuvent se masturber au lit ou encore avoir des rapports sexuels.

Faire l’amour en plein sommeil paradoxal. Source : Burst

Quels sont les symptômes de ceux qui peuvent souffrir de ce trouble du sommeil ?

Si les rêves érotiques sont une stimulation pendant le sommeil, la sexomnie est distincte de ce phénomène courant chez les adolescents et les adultes. Ceux qui sont atteints de ce trouble du sommeil ne savent pas quand cela se produit ni avec qui. Entre deux phases de sommeil, la personne peut provoquer des préliminaires avec celui ou celle allongée à côté de lui, se masturber, simuler un acte sexuel ou avoir un orgasme. A ces moments, la personne qui est atteinte de sexomnie a souvent le regard vitreux et vide, ce qui signifie qu’elle n’est pas consciente de ces comportements et cela est le cas au réveil. Pendant cette phase du sommeil, ils peuvent être plus désinhibés et avoir un comportement différent que d’habitude. 

Quelles sont les causes de cette parasomnie ?

Alors que les origines de ce trouble de sommeil ne sont pas encore tout à fait élucidées, certains facteurs peuvent en être responsables. Parmi eux, le manque de sommeil, un stress accru, une fatigue qui peut mener à une somnolence excessive. La consommation de certains médicaments, d’alcool, de drogues récréatives ou une prise d’un traitement non prescrits, peut être un terrain fertile pour développer cette parasomnie. La sexomnie peut aussi être provoquée par des habitudes de sommeil irrégulières.

Quels sont les facteurs de risques de ce comportement nocturne ?

Ce trouble du comportement du sommeil a souvent tendance à être issu d’autres parasomnies. Le syndrome des jambes sans repos, l’apnée du sommeil, l’épilepsie liée au sommeil, des blessures à la tête, un reflux gastro-œsophagien ou encore des migraines peuvent amener un dormeur à se réveiller sans le savoir pour faire l’amour. Cette étude prouve que 8% des patients présentaient des symptômes de ce trouble du sommeil. La sexsomnie est trois fois plus fréquente chez les hommes tandis que les femmes qui en sont atteintes sont plus enclines à pratiquer la masturbation sous les draps. Ces conclusions scientifiques ont analysé les comportements de personnes dans une clinique de trouble du sommeil et que les chiffres sont moins élevés dans la réalité. Parmi les 832 participants de cette recherche, seulement 4 ont parlé de leurs inquiétudes quant à la sexomnie avec des spécialistes du sommeil.

Il est important de soigner cette parasomnie

Pour ne plus tenter d’avoir des rapports sexuels pendant la durée du sommeil, il est important de consulter un spécialiste. Et pour cause, ce trouble peut être grave. La sexsomnie est une défense utilisée lors d’un viol. Elle peut également être à l’origine de problèmes conjugaux car vous êtes désinhibés pendant ce moment de votre sommeil. Il est possible de consulter un expert du sommeil ou de parler de ce problème à votre médecin généraliste.

Comment diagnostique-t-on une sexsomnie ?

Avant la consultation, il est important pour déceler vos symptômes, d’interroger une personne qui vous a vu pendant vos heures de sommeil. Tenir un journal vous permettra d’analyser la qualité du sommeil et d’identifier la fréquence de vos crises de sexsomnie. Un spécialiste peut également prescrire une étude du sommeil pour mieux comprendre votre parasomnie. Ces dernières ont souvent lieu dans des cliniques du sommeil et sont appelées polysomnographie. Ce test enregistre à la fois les ondes cérébrales, la respiration, les mouvements oculaires et ceux des jambes, les battements du cœur pour mieux comprendre le sommeil du patient.  Si vous n’avez pas d’épisode sexsomniaque pendant ce dernier, le spécialiste pourra demander de vous analyser pendant des nuits supplémentaires ou prescrire d’autres examens.

Comment traite-t-on la sexomnie ?

Après avoir diagnostiqué ce trouble du sommeil, il est important de le traiter pour bien dormir. Les spécialistes commencent par traiter les troubles sous-jacents qui peuvent être le syndrome des jambes sans repos ou encore l’apnée du sommeil. Un changement de médicament peut également déclencher ce comportement pendant le sommeil. Cela peut être le cas de somnifères dont il faudra se sevrer pour arrêter ses symptômes gênants pour le patient. La dépression, l’anxiété et le stress sont également des causes qu’il faudra traiter en amont. Cela peut être le cas grâce à des antidépresseurs ou à des anxiolytiques. La psychothérapie peut aussi être une piste de soin intéressante. D’autres médicaments utilisés pour soigner la dépression et l’épilepsie peuvent neutraliser les symptômes de la sexsomnie.

Comment gérer la sexsomnie ?

Pendant la prise du traitement, il est important d’adopter une hygiène thérapeutique afin de mieux gérer cette parasomnie et prévenir les prochaines crises. Parler à son partenaire est important pour avoir une attitude transparente dans le traitement de ce trouble du sommeil. Limiter le stress est également une habitude pour éviter les récidives des crises de sexsomnie. En attendant leur disparition, il peut être nécessaire de dormir dans des chambres séparées avec votre partenaire et de verrouiller la porte. L’alcool et la drogue peuvent également être des facteurs qui peuvent enclencher ce trouble du sommeil. Mieux dormir est également indispensable pour prévenir ces comportements avant un cycle. C’est pour cette raison qu’il est important d’avoir un bon rythme de sommeil. Éviter les écrans 30 minutes avant de se mettre au lit est important pour retrouver un sommeil réparateur. Il faut noter par ailleurs que chaque âge a un nombre d’heures de sommeil requises.

Les écrans peuvent perturber le sommeil. Source : Elle

« N’y voyez aucune perversion »

Interrogée par nos confrères de l’Obs, Isabelle Arnulf, spécialiste des troubles du sommeil à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, explique que la sexomnie n’est connue que depuis une vingtaine d’années. L’experte explique que ceux qui sont atteints de ce trouble du sommeil sont souvent somnambules. « Des troubles comme l’apnée du sommeil peuvent aussi en être à l’origine. Les crises se déclenchent souvent quand le sujet est fatigué ou qu’il boit de l’alcool » précise-t-elle. Et d’ajouter : «  N’y voyez aucune perversion. Les sexsomniaques ont une sexualité tout à fait épanouie ».  Pour autant, des risques de viol peuvent être issus de ces épisodes.

Un expert du sommeil donne des conseils pour mieux dormir

Interrogé par Femme Actuelle, Nicolas Juenet, médecin du sommeil explique que la pandémie est anxiogène. Pour l’expert, les modifications de rythme de vie, l’incertitude professionnelle et financière sont un trouble qui est réactionnel donc, pas issu d’un vrai trouble du sommeil. Le spécialiste recommande d’avoir une journée active, de limiter l’exposition aux écrans et de manger sainement pour avoir de meilleures nuits. « Ces écrans sont très proches, ils ont une luminosité qui est stimulante pour le fond de la rétine et donc pour l’information d’éveil pour le cerveau. Ils simulent vraiment la lumière de la journée et c’est quelque chose qu’il faut à tout prix éviter durant une ou deux heures avant de se coucher », recommande-t-il, tout en conseillant de dormir à heures fixes. Des méthodes de relaxation comme la méditation de pleine conscience, la sophrologie ou encore la cohérence cardiaque peuvent aider à lâcher prise pour les personnes anxieuses. Ceux qui souffrent d’insomnie, de terreurs nocturnes ou encore d’hypersomnie peuvent également consulter un médecin du sommeil. Manquer de sommeil peut avoir des conséquences physiologiques importantes. C’est pour cette raison qu’il est important de reconnaître les signes que le corps est en train de s’endormir. La valériane est un remède naturel parmi tant d’autres pour réussir à dormir la nuit.  Aller au lit à heures fixes est un bon rituel pour prendre sa santé en main et se sentir reposé. Certaines applications sur smartphone peuvent vous livrer une analyse de sommeil avec vos heures d’éveil.

Optimiser son sommeil est essentiel. Source : Notre temps

Ne pas céder aux supercheries pour provoquer l’endormissement

Nicolas Juenet avertit le public de ne pas céder aux produits qui vantent leurs mérites en parapharmacie et promettent un repos récupérateur. L’expert prévient également que l’alcool et les somnifères ne sont pas une solution à long terme. Pour l’expert, ce sont des produits assommants qui vont éteindre le cerveau sans pour autant faire dormir. Il explique ainsi que le sommeil n’est pas un temps d’extinction du cerveau mais plutôt un temps d’activité. Le rêve en est une preuve. Il est important de ne pas négliger sa quantité de sommeil. Et pour cause, notre corps réagit quand on en manque.