Tokyo 2020 : Quelle est la signification des cercles rouges sur le dos des nageurs ?
Alors que les compétitions de natation débutent aux Jeux olympiques de Tokyo, de nombreux athlètes du monde entier ont affiché des corps couverts d'étranges cercles sombres alors qu'ils plongeaient dans la piscine.
Ce n’est pas la première fois que ces taches à l’aspect douloureux, ont été vues sur le dos du nageur japonais Akira Namba et de Kyle Chalmers de l’équipe d’Australie.
En 2016, les taches pouvaient être vues sur tout le dos du médaillé d’or Michael Phelps alors qu’il était dans l’eau, tandis que le gymnaste Alex Naddour avait des taches similaires sur ses épaules.
Les marques proviennent d’un processus connu sous le nom de ventouse, une thérapie ancienne qui trouve ses origines dans les cultures asiatiques et du Moyen-Orient. Cette pratique prétend avoir une myriade de bienfaits, tels que l’augmentation de la circulation sanguine, le soulagement des tensions musculaires et la réparation des cellules, mais les preuves scientifiques de ses bienfaits sont minces.
Qu’est-ce que la ventouse ?
La ventouse est un type de thérapie alternative qui consiste à aspirer la peau à l’aide de coupelles en verre, en céramique, en bambou ou en plastique. Une pression est créée à l’intérieur de la ventouse, une fois qu’elle est placée sur la peau, ce qui fait sortir l’air.
En tirant sur la peau de cette manière, le processus est censé décompresser les muscles et le tissu conjonctif et favoriser la circulation sanguine dans la zone aspirée, accélérant ainsi le processus de guérison du corps.
Il existe également une autre forme moins utilisée de ventouses, appelée « ventouses humides ». Dans ce cas, une aspiration plus douce est utilisée sur la ventouse, qui est laissée en place pendant une période un peu plus longue. Après avoir retiré la ventouse, le thérapeute utilise un petit scalpel pour pratiquer de petites entailles sur la peau. Une deuxième aspiration est alors effectuée pour extraire de petites quantités de sang.
Une étude, publiée dans le Journal of Acupuncture and Meridian Studies en 2018, a révélé que la ventouse humide avait réduit la quantité de toxines dans le sang.
Les origines de la ventouse ?
Les origines de la technique des ventouses ne sont pas claires. La ventouse humide a été utilisée dans la médecine traditionnelle iranienne tout au long de l’histoire, avec la croyance qu’elle peut améliorer l’apparence des tissus cicatriciels – la ventouse humide et sèche est pratiquée en Chine depuis les années 1950.
Cependant, ses racines semblent être beaucoup plus anciennes. L’ancien médecin grec Hippocrate, qui pratiquait vers 400 avant J.-C., utilisait la ventouse pour traiter les maladies internes, tandis que les musulmans pensent que le prophète Mahomet recommandait fortement la ventouse humide.
Pourquoi la ventouse laisse-t-elle une marque ?
La ventouse n’est placée sur la peau que pendant quelques minutes, mais c’est suffisamment long pour provoquer la rupture des capillaires situés juste sous la surface, créant ainsi des bleus violet foncé sous la peau.
Comment les ventouses sont-elles devenues populaires ?
La technique de la ventouse a été mise en lumière lors des Jeux olympiques de 2016, lorsque les marques laissés après le traitement ont été vus sur le dos, les épaules et les jambes du médaillé d’or Michael Phelps.
S’adressant à Sky Sports à l’époque, il a déclaré qu’il se faisait soigner principalement l’épaule car c’est là qu’il avait le plus mal.
« C’est là que j’ai le plus mal [et] je l’ai fait avant des compétitions, à peu près toutes les compétitions auxquelles je participe.
L’actrice Gwenyth Paltrow (qui animé l’émission Goop sur Netflix) utilise ce traitement ancestral bien avant les athlètes des Jeux olympiques.
« Il suffit de dire que, chez Goop, nous sommes adeptes des ventouses bien avant que Michael Phelps ne gagne sa première médaille d’or », écrit-elle sur le site Web de Goop.
Expliquant sa croyance dans le pouvoir de guérison du traitement sur Goop, l’actrice a déclaré : « La médecine orientale a une approche différente de la médecine occidentale – elle est plus holistique. Elle s’attaque à la racine du problème, au lieu de s’occuper d’un symptôme en prescrivant des médicaments. »
Que dit la science ?
Il n’existe aucune preuve scientifique concluante qui prouve que les ventouses ont des effets bénéfiques sur la santé.
Le US National Center for Complementary and Integrative Health conclut qu’il n’y a pas eu suffisamment de recherches de qualité pour permettre de tirer des conclusions sur l’utilité de la ventouse.