Un vaccin potentiel contre le psoriasis sera prochainement testé sur l’être humain
Le psoriasis est une maladie chronique inflammatoire se développant par cycles et qui peut se localiser sur différentes parties du corps et en particulier au niveau des genoux, coudes, et cuir chevelu. Il apparait sous la forme d'épaisses plaques de peau squameuses avec dans certains cas, des complications pouvant aller jusqu’au rhumatisme psoriasique. En France, en 2016, 1.5 à 3 millions de personnes étaient concernées par cette maladie qui affecte également 2 à 3% de la population mondiale.
Qu’est-ce que le psoriasis ?
Si dans la majeure partie des cas, le psoriasis relève d’une maladie bénigne, celui-ci peut faire office d’un handicap difficile à vivre au quotidien et constituer des répercussions psychologiques importantes pour les sujets qui en sont atteints.
Cette maladie inflammatoire chronique de la peau, dont l’origine n’est pas précisément connue, se caractérise par la présence sous cutanée, de cellules sanguines du système immunitaire, les lymphocytes, conduisant à un emballement de la dissémination des cellules de l’épiderme, les kératinocytes qui tendent à se renouveler plus rapidement que la normale, provoquant ainsi, une anomalie des cellules qui n’ont pas le temps d’aboutir à une maturation normale.
L’étendue et le nombre des lésions provoquées par le psoriasis, est variable. Elle peut aussi bien se caractériser sous la forme de simples lésions arrondies de petite taille, plus communément appelées « psoriasis en gouttes » qu’être sous la forme de grosses plaques étendues, « psoriasis en plaques ».
Les causes du psoriasis sont variées et peuvent impliquer des facteurs aussi bien environnementaux, génétiques, que psychologiques. La consommation d’alcool, le tabagisme, le stress, et certains médicaments tels que les
anti-inflammatoires non stéroïdiens et bêtabloquants, peuvent aussi amplifier le psoriasis chez les personnes déjà prédisposées génétiquement. Le traitement ne reposant actuellement que sur celui des symptômes et adapté en fonction de la sévérité des lésions, implique la prise de comprimés à avaler, des injections ou des décoctions.
Lorsque le psoriasis est très localisé et tapisse moins de 10% du corps, le traitement comprend l’application sur les lésions cutanées, de crèmes contenant diverses substances anti-inflammatoires telles que les corticostéroïdes, kératolytiques, dérivés de la vitamine D, tazarotène et émollients pour apaiser et adoucir la peau.
Nouveau vaccin expérimental
Des chercheurs de l’Université de Dundee et d’Oxford au Royaume-Uni viennent de mettre au point via une étude, un vaccin testé sur des souris et qui a pour objectif de traiter des affections cutanées chroniques telles que le psoriasis et les allergies aux poils de chat.
Ce vaccin pourrait constituer une découverte scientifique majeure et est consécutif d’une association du virus de la mosaïque du concombre, une maladie virale qui peut attaquer les cucurbitacées, et d’une protéine dérivée du virus du tétanos, qui a la capacité de dynamiser les cellules sanguines du système immunitaire, les lymphocytes, par une production d’anticorps élevée, ciblant la protéine responsable du psoriasis.
Contrairement aux autres virus, le virus de la mosaïque du concombre possède une enveloppe protéique singulièrement stable qui maintient sa forme même lorsque des morceaux de protéines étrangères y sont introduits. Dans le cas du présent vaccin, le dérivé du vaccin contre le tétanos va permettre d’améliorer le taux de réponse au nouveau vaccin, car il active des cellules T (lymphocytes) qui répondent déjà au tétanos.
Processus d’expérimentation chez l’humain
Ce vaccin tend à être prochainement testé sur l’homme via des essais cliniques et pourrait en cas de succès, se substituer aux injections mensuelles d’anticorps adoptés dans les cas de degré sévère de psoriasis et constituer une alternative curative plus abordable.
Cela constituerait donc un progrès scientifique non négligeable dans la mesure où le vaccin pourrait succéder, en ce qui concerne le psoriasis modéré à sévère, aux biothérapies, regroupées dans une catégorie de médicaments appelés anticorps monoclonaux, qui visent une substance qui intervient dans le mécanisme de l’inflammation du psoriasis et prescrits sous la forme d’injections.