Une scientifique britannique prévoit des essais cliniques sur la sclérose en plaques à partir de 2020

Publié le 24 janvier 2019
MAJ le 27 novembre 2024

Correctif : La recherche contre la sclérose en plaques a encore un long chemin à parcourir avant d’établir un traitement efficace pour lutter contre la maladie. Inspirés de médias britanniques, nous avons publié à tort que le traitement serait sur le point de voir le jour; nous publions ce correctif pour expliquer que les essais cliniques ne sont prévus que pour l’an prochain. L’équipe Santé+ présente ses excuses à tous ses lecteurs pour cette mauvaise interprétation de l’information.

La sclérose en plaques, souvent appelée SEP, est une maladie auto-immune qui affecte plus de deux millions de personnes à travers le monde. Elle attaque les cellules du cerveau et la moelle épinière, provoquant ainsi de nombreux dégâts physiques et mentaux, dont la cécité, des problèmes psychologiques et/ou des problèmes musculaires. À ce jour, aucun remède n’est encore disponible. Bien que le chemin soit encore long, des espoirs existent au sein des communautés scientifiques. C’est le cas du Dr Su Metclafe et son équipe, de l’Université de Cambridge, qui espèrent mener des essais cliniques en 2020 sur le traitement de la sclérose en plaques.

La sclérose en plaques invalide le cerveau et la moelle épinière, car le système immunitaire des personnes qui en souffrent attaque la myéline (une gaine protectrice) qui recouvre les fibres nerveuses. Cela entraîne des problèmes de communication entre le cerveau et le reste du corps. La maladie pouvant même provoquer la détérioration des nerfs eux-mêmes. 

La sclérose en plaques, une maladie auto-immune

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune, par laquelle le système immunitaire n’agit plus comme mécanisme d’autodéfense contre les agents extérieurs, mais se retourne contre ses propres cellules qu’il identifie comme pathogènes. Les raisons de la maladie sont encore mal connues, mais les scientifiques identifient des facteurs à risque comme la prédisposition génétique et les facteurs environnements. Appelé maladie du jeune adulte, c’est la « première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires » selon l’INSERM, l’institut national de la santé et de la recherche médicale. La maladie affecte donc les cellules nerveuses du cerveau et de la colonne vertébrale. Elle peut dans certains cas s’avérer fatale, l’espérance de vie des malades étant par conséquent raccourcie. 

Il existe de nombreux médicaments permettant d’atténuer les symptômes, néanmoins, jusqu’à présent, aucun remède curatif contre la maladie n’est encore disponible sur le marché. 

Quels remèdes?

La cortisone est le traitement de référence pour la maladie de la sclérose en plaques, mais elle ne permet pas de guérir la maladie, ni même empêcher sa progression, mais seulement prévenir les poussées de la forme la plus fréquente de la maladie, dite rémittente-récurrente. Ces traitements médicamenteux sont souvent lourds et insuffisants pour atténuer les lésions touchant le cerveau et la moelle épinière, qui se traduisent la plupart des par des troubles moteurs, une insuffisance musculaire, des troubles de l’équilibre…et doivent, de fait, s’accompagner de rééducation pour éviter l’immobilité et aider le malade à poursuivre ses activités quotidiennes. 

Les traitements actuels sont donc insuffisants pour guérir la maladie ou lutter contre l’évolution de la maladie. Il existe néanmoins certains chercheurs déterminés explorant certaines voies thérapeutiques qui pourraient se révéler prometteuses dans les prochaines années. C’est le cas de la nanothérapie, très explorée dans le cas de certaines maladies graves comme le cancer, l’Alzheimer, le diabète, et la sclérose en plaques.

Les travaux du Dr Su Metcalfe 

Dr Su Metcalfe, une scientifique britannique de la société LIFNano Therapeutics basée à Cambridge, travaille actuellement sur un traitement basé sur la nanothérapie, dont l’ambition est de mettre fin à l’attaque des cellules nerveuses.

La nanothérapie est l’application des nanotechnologies au champ médical, appliquée aux traitements médicaux destinés à soulager les symptômes ou prévenir la maladie. Elle repose sur le principe d’un traitement ciblé, par le biais d’une distribution localisée de la molécule active pour traiter les cellules malades en épargnant les autres organes sains de l’organisme. Cette prouesse médicale permettrait de soigner la zone infectée et d’éviter les effets secondaires connus des médications ou traitements actuels.

Dr Metclafe a expliqué à nos confrères du Cambrige News : « Certaines personnes développent une SEP progressive (…) Cela peut commencer à partir de 30 ans et il n’y a pas de traitement curatif. Vous pouvez donc tout simplement supprimer la réponse immunitaire, mais les médicaments qui en résultent ont des effets secondaires et vous ne pouvez pas véritablement réparer les dégâts provoqués dans le cerveau. De plus, le coût de ces médicaments est très élevé et au Royaume-Uni, beaucoup de personnes ne sont pas traitées du tout. »

Elle ajoute : « Je cherchais ce qui pourrait contrôler la réponse immunitaire l’empêchant ainsi de nous auto-attaquer. J’ai découvert un petit commutateur binaire, contrôlé par un LIF (Leukemia Inhibitor Factor) qui régule l’intérieur de la cellule immunitaire elle-même. Le LIF est capable de contrôler la cellule pour s’assurer qu’elle n’attaque pas le corps. En plus de nous réguler et de nous protéger contre les attaques, ce LIF joue également un rôle majeur pour la santé du cerveau et de la moelle épinière. Il répare les tissus, activant les cellules souches naturellement présentes dans le corps, ce qui en fait un médicament régénérateur naturel qui plus est, joue un rôle capital dans la réparation du cerveau endommagé. »

Les travaux actuels de recherche menés par la société LIFNano ont déjà séduit quelques investisseurs et laboratoires pharmaceutiques comme Merck ou encore l’agence gouvernementale Innovate UK. La société espère pouvoir lancer les essais cliniques en 2020, et il faudrait  3 à 4 années supplémentaires avant une éventuelle mise sur le marché du traitement, si les tests s’avèrent toutefois concluants.

Comment atténuer les symptômes de la sclérose en plaques naturellement ?

En plus du traitement prescrit par le médecin, et sous réserve d’un avis médical, voici quelques compléments naturels dont certaines études ont observé quelques effets positifs sur la maladie.

La vitamine D 

Plusieurs études affirment qu’un manque de vitamine D dans le sang pourrait augmenter le risque de développer une SEP. De plus, il existe un lien direct entre les faibles taux de vitamine D et l’invalidité accrue dont souffrent les personnes diagnostiquées de sclérose en plaques. Néanmoins, avant de prendre ce genre de compléments, nous vous recommandons d’en discuter d’abord avec votre médecin. 

Le Ginkgo Biloba 

Extrait des feuilles de l’arbre de Ginkgo, le Ginkgo Biloba est utilisé pour améliorer les fonctions cérébrales et la mémoire. D’ailleurs, une étude dans laquelle les personnes atteintes de SEP ont reçu 240 milligrammes de Ginkgo Biloba par jour pendant 4 semaines a montré que cette herbe apportait une réduction des symptômes de fatigue liés à la maladie. 

Le thé vert 

Une étude a affirmé que des carences en certains antioxydants dans le sang des personnes souffrant de sclérose en plaques pouvaient aggraver les symptômes de la maladie. Or, le thé vert est riche en antioxydants et en épigallocatéchine-3-gallate (EGCG), un composé permettant de renforcer le système immunitaire et les cellules cérébrales.