Une thérapie utilisant la lumière et le son permettrait d’éliminer les plaques amyloïdes responsables de la maladie d’Alzheimer

Publié le 6 février 2020

En France, 900 000 personnes sont atteintes par la maladie d’Alzheimer, indique l’Inserm. Cette maladie neurodégénérative apparaît généralement après 65 ans et se manifeste fréquemment par des pertes de mémoire. Résultant de la dégénérescence progressive des neurones, elle se développe lentement et engendre de nombreux troubles cognitifs. Très handicapante au quotidien, elle a fait l’objet de plusieurs recherches scientifiques en vue de proposer aux personnes atteintes un traitement adéquat. C’est ainsi que des scientifiques ont mis en exergue les résultats prometteurs d'une étude menée sur des souris : la luminothérapie et les ultrasons pourraient éliminer les plaques amyloïdes et ralentir ainsi la progression de la maladie. Leurs observations ont été relayées par le New York Times, The Guardian et Le Monde.

Les maladies neurodégénératives peuvent devenir très invalidantes et priver les patients de toute autonomie. De nombreuses personnes souffrent des conséquences délétères de ces maladies. Malheureusement, le vieillissement de la population et l’absence de moyens de traitements efficaces engendrent une augmentation de ces maladies dans l’Hexagone.

La luminothérapie et les ultrasons : un traitement potentiellement efficace contre la maladie

Selon une étude scientifique publiée dans le revue Cell, une stratégie de stimulation visuelle et auditive pourrait améliorer la condition des malades d’Alzheimer. Menée sur des souris prédisposées à développer cette pathologie, cette expérience a été dirigée par une équipe de chercheurs désireux de mettre en place un traitement non invasif qui peut être supporté par les personnes âgées. Dans la maladie d’Alzheimer, les ondes gamma du cerveau subissent une dégradation progressive. En effet, les chercheurs ont remarqué que leur activité était réduite chez les personnes atteintes d’Alzheimer, comme l’explique le New York Times.

C’est ainsi que la neuroscientifique Li-Huei Tsai et son équipe ont évalué différentes fréquences lumineuses avant de conclure qu’une exposition quotidienne à une lumière à 40 hertz, en association avec une stimulation sonore de même fréquence pendant 1h pouvait réduire les plaques amyloïdes, des lésions impliquées dans la maladie d’Alzheimer. « Lorsque nous combinons stimulation visuelle et auditive pendant une semaine, nous constatons l’engagement du cortex préfrontal et une réduction très spectaculaire de l’amyloïde » a déclaré Li-Huei Tsai, directrice de l’institut Picower au Massachusetts Institute of Technology (MIT).

En outre, ce processus aurait permis de stimuler l’activation des microglies, des cellules immunitaires du cerveau qui permettent de repérer puis de détruire les microbes, permettant de lutter contre les protéines amyloïdes responsables de la formation de plaques toxiques dans le cas d’alzheimer, comme l’expliquent nos confrères du Monde et du New York Times. « Les cellules de la microglie s’empilent les unes sur les autres autour des plaques, c’est impressionnant», explique Li-Huei Tsai.

Un nouvel espoir pour les malades d’Alzheimer

« Nous voulons voir si notre approche pourrait ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer », a déclaré Li-Huei Tsai au Guardian. Cette expérience scientifique n’a été testé que sur des rongeurs et ne peut pas encore garantir des résultats fiables chez les patients humains. « C’est très tôt, mais nous avons hâte de voir comment ce domaine de recherche se développera », a indiqué James Pickett, responsable d’une société de recherche contre la maladie d’Alzheimer au média britannique. Cette étude étant toujours à un stade embryonnaire et n’ayant été menée que sur des souris, des essais cliniques chez l’Homme sont nécessaires pour déterminer si cette forme de traitement est efficace dans le cas de la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer : les facteurs de risque

La maladie d’Alzheimer se caractérise par un trouble de la mémoire, une incapacité à procéder à certaines fonctions exécutives ainsi que des difficultés d’orientation spatio-temporelle. Selon l’Inserm, certains facteurs sont susceptibles de déclencher son apparition:

–  L’âge : le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer augmente après 65 ans et en particulier après l’âge de 80 ans.

– Les troubles cardiovasculaires : le diabète, l’hypertension ou encore l’hyperlipidémie peuvent favoriser l’apparition de la maladie s’ils ne sont pas pris en charge.

– La sédentarité : le manque de déplacement et une faible activité physique peuvent augmenter le risque de souffrir d’Alzheimer.

– Les traumatismes crâniens : certains sportifs peuvent subir un certain nombre de coups qui causent des microtraumatismes au cerveau. Ce phénomène est susceptible de déclencher la maladie d’Alzheimer.

– La composante génétique : si un parent est touché par la maladie d’Alzheimer, le risque de contracter cette pathologie est multiplié par 1,5 pour l’enfant. Si les deux parents ont été atteints d’Alzheimer, on a deux fois plus de risques d’en souffrir. Certains gènes ont été corrélés à un risque plus élevé de contracter la maladie d’Alzheimer.